L’Adaptative Learning : quand le contenu de la formation s’adapte à la personne

Combien de fois s’est on-dit, je ne peux pas apprendre si je ne comprends pas ! En effet, apprendre sans comprendre est une tâche difficile, voire impossible. Même si on utilise la technique du « par cœur », l’apprentissage sera ponctuel et peu efficient. Aussi, et puisque chacun est différent, donnez une même information à un groupe de personnes, celle-ci ne sera ni comprise, ni interprétée, ni apprise de la même manière par chacun.

 

Une question se pose alors : pourquoi donner un seul et unique  support de cours à un ensemble d’individus, vu que chaque personne à sa propre façon de raisonner ?

 

C’est de ce postulat que né l’Adaptative Learning, c’est-à-dire la personnalisation de l’enseignement par l’utilisation de différents outils :

 

Pour mieux illustrer le fonctionnement de l’Adaptive Learning, imaginons que Léa, Paul et Maria, tous les trois étudiants, suivent un module de formation sur une plateforme en ligne utilisant l’Adaptative Learning.

Le principe est le suivant : au fil de la formation, et par l’analyse des données liées à leurs rythmes d’apprentissage, facilités et difficultés, « états d’âme », intérêts, temps passé à répondre, différences de comportements au fil de la journée, déplacement de la souris sur l’écran… le contenu des cours, leur présentation (vidéo, texte, animation, explication auditive….), les exercices et évaluations s’adaptent en temps réel à l’étudiant.

 

Ainsi, Léa, Paul et Maria prendront tous des chemins différents pour arriver à un même point, en respectant leur propre rythme.

Léa, Paul et Maria ne sont pas les seuls à suivre des cours en Adaptive Learning :

« A ce jour, 5% des universités américaines disposent de ce type d’outils », bien que « peu de cursus complet ou multidisciplinaire » soient encore effectifs, nous indiquent Brian Fleming, consultant chez Eduventures. L’Adaptive Learning est donc aujourd’hui uniquement déployée sur des cours de remédiation, mise à niveau, ou tutorat.

 

La principale réussite de ce dispositif résiderait dans une baisse notable du taux d’abandon : - 47% selon une étude réalisée au sein de l’Arizona State University ; mais également au niveau du temps d’apprentissage : les résultats aux examens sont les mêmes que pour les étudiants « classiques », suivant uniquement des cours en face à face, mais dans un temps inférieur de 25%, nous apprend une autre étude réalisée sur 6 universités différentes.

 

Le principe intéresse alors les acteurs français de la formation professionnelle, et des start-ups comme Domoscio ou Coorpacademy, développeurs de plateforme de formation en ligne, commencent déjà à intégrer l’Adaptive Learning comme prochain axe de développement, avec comme principal objectif d’impliquer le participant afin de favoriser l’apprentissage.

 

 

Alors, doit-on voir l’Adaptive Learning comme une révolution dans le champ de la formation ?

 

Il est certain que ce dispositif bouscule les modes d’enseignement connus jusqu’à ce jour, mais il rencontre des difficultés de mise en œuvre en raison des coûts des logiciels déployés pour développer l’Adaptive Learning. Aussi, l’utilisation des données récoltées sur les comportements des apprenants peut questionner.

 

L’Adaptive Learning interroge également sur le rôle du formateur où de l’enseignant, qui pourrait craindre une « robotisation » de l’enseignement, bien que  « Le présentiel reste important, (indique Marion Petipré  - coordinatrice pédagogique du DU Paréo –Université Paris Descartes- où le dispositif est expérimenté), car le numérique permet de corriger des erreurs dans un contexte d'exercice, mais les étudiants n'appliquent souvent pas ce qu'ils ont appris dans leurs propres productions ».

 

 

Un mix entre Adaptive Learning et enseignement « classique » serait-il alors un bon compromis ?

 

Affaire à suivre…